samedi 19 avril 2008

PRAGUE - Tchèque ou....pas tchèque ?


Radetzky von Radetz. Si vous allez à Prague en ce moment, mieux vaut ne pas prononcer ce nom. Car une "guerre" de positions dans le monde militaro-culturel fait rage dans la capitale tchèque autour de la statue de ce chef militaire austro hongrois.

Le tenant de l'affaire ? Des amoureux du patrimoine qui souhaitent que la statue du comte retrouve son emplacement d'origine sur la place Malostranke. Rendre hommage en quelque sorte à une figure tchèque.

Vous avez dit Tchèque? C'est là où le bât blesse. Car il semble quasi impossible de mettre les Tchèques-du moins ceux impliqués dans "l'affaire de la statue"- d'accord sur la nationalité du comte, d'ascendance tchèque mais né en Bohème.

Pour l'Union tchèque des légionnaires, il n'y aucun doute : "le comte n'était pas l'un des nôtres c'est un pur Autrichien". Une position appuyée par une association de défense de la liberté qui voit en la réinstallation de la statue une forme de réhabilitation de la dynastie des Habsbourg régnant sur la République Tchèque une grande partie du 19ème siècle.

Un discours absurde pour l'historien Frantisek Dvorak : les propos "sur notre esclavage [par les Habsbourg] relèvent de la rhétorique communiste. Les Autrichiens ont favorisé notre ouverture sur le monde et nous ont laissé notre culture : le baroque de Bohême'."

Alors Autrichien ou Tchèque ? Le débat n'est pas clos. Reste que l'Autriche ne se pose pas une telle question : La marche de Radetzky (à écouter ici) du compositeur Johann Strauss Père est jouée chaque année en clôture du Nouvel An à Vienne.

vendredi 18 avril 2008

ANGLETERRE- Les syndicats de métro apprécient peu l'humour anglais

Prenez un conducteur de métro londonnien. Si en un mois, trois usagers se suicident en se jetant sous ses roues, il remporte le pactole. A savoir une indemnité de licenciement équivalente à dix ans de salaire.

Le scénario de la comédie anglaise Three and out (sortie prochainement en France), inspiré d'une législation en vigueur, n'est pas du goût de tout le monde. En tout cas, pas celui des salariés de chemins de fer anglais. Plusieurs membres d'un syndicat de cheminots devraient perturber la première du film lundi prochain, en distribuant des tracts aux spectateurs de Leicester Square Odeon (grand cinéma londonnien).

Le syndicat des conducteurs de trains et de métros, Aslef, espère ainsi mettre les choses au clair en adressant un message : "nous espèrons que vous avez apprécié le film mais souvenez vous que pour les conducteurs de trains, les suicides d'usagers ne sont jamais droles ni évidents".

Un débat qui n'a en tout les cas pas perturbé la promotion du film. Les usagers du London Tube passent devant l'affiche de Three and out chaque matin en empruntant leur transport en commun.

(crédit photos : the independent)

lundi 14 avril 2008

ITALIE - Machisme politicien

Le machisme italien n'est pas un simple cliché. C'est une réalité quotidienne en politique. La campagne électorale qui vient de s'achever a été une nouvelle fois le théatre de phrases assassines et combats de coq.

"Cuisinez pour nos représentants et faites que la nourriture soir aussi bonne que possible". Le ton est donné. Tout sourire, Silvio Berlusconni vient de s'adresser à ses concitoyennes réunies en meeting. On est début avril. Soit moins d'un mois avant la tenue des éléctions qui devraient élire de nouveau El cavaliere au poste de premier ministre.

Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir. Miguel Mora du quotidien espagnol El Pais titre son papier "la politique sans les femmes". Le journaliste ne mâche pas ses mots : la campagne éléctorale italienne a illustré une nouvelle fois le machisme politicien. Il revient sur les perles sexistes du candidat de la droite italienne et regrette l'absence de toute mention du chomage des femmes qui fait pourtant de l'Italie le mauvais élève de l'Europe.

Dans la classe politique italienne dominée encore largement par les hommes (seulement 25% de candidates), on met l'accent sur le combat de coq que se livrent les leaders des principaux partis (Silvio Berlusconni et Walter Veltroni ). "Nos femmes sont plus belles que celles de la gauche" s'est vanté Silvio Berlusconni. "Les deux partis ont toujours été constitués par les hommes, qui nous utilisent seulement comme mannequins dans leurs vitrines", déplore Daniela Santanche, une candidate d'extrême droite. Preuve en est : la présence aux côtés du cavaliere d'Alessandre Mussolini la petite fille du Duce, accueillie lors d'un meeting par un triomphal et surprenant "femmes nous vous aimons".

De la politique bling bling à la sauce machiste qui reflète la société italienne contemporaine. A la télévision, les clichés sont omniprésents, reprenant sans complexe l'image de la mama italienne. Les programmes reproduisent tous le même schéma. 'La Pupa e il Secchione' (La belle et le bûcheur) fait se cotoyer un homme chargé de transmettre son savoir à une femme tout en essayant de la séduire.

A défaut d'avoir eu un scénario Ségolène Royal et Hillary Clinton, l'Italie aura dans quelques jours sa Laurence Parisot nationale avec Emma Marcegaglia une femme élue à la tête du patronat la confidunstria.