vendredi 25 avril 2008

ESPAGNE - L'Espagne n'est pas machiste !

L'Espagne aime les femmes et ça se voit. Un gouvernement paritaire, une femme ministre de la défense...Le second mandat de Zapatero annonce la couleur, sans pour autant convaincre à l'international.

Carme Chacon, ça vous dit quelque chose ? En Espagne, on ne parle que d'elle. Et pour cause : a 37 ans, elle est la première femme ministre de la défense. Et enceinte par dessus le marché. De quoi alimenter les conversations au sein des milieux militaires du pays.

9 femmes - 9 hommes : paritaire, le nouveau gouvernement de José Luis Zapatero s'inscrit dans la ligne droite de sa politique axée égalité homme femme et lutte contre violence conjugale. On connaissait son penchant paritaire version conseil des ministres, on le retrouve dans la répartition des portefeuilles ministériels.

A la tête du nouveau ministère de l'Égalité, il a placé Bibiana Aido, 31 ans, la plus jeune ministre jamais nommée en Espagne. Le ministère de la science et de l'innovation ? Cristiana Garmendia. Le ministère de l'Environnement et du milieu rural et marin ? Une femme encore, Elena Espisona.

A peine son second mandat entamé, le chef du gouvernement socialiste José Luis zapatero a tapé fort. En confiant à des femmes les grands axes de sa politique, il espère donner une image moderne et moins machiste de la politique espagnole.
Un travail de titan, tant l'image d'une espagne mysogine reste ancrée dans les mémoires. Interviewé par El Mundo, Juan Antonio Herrero Brasas, professeur d'université, tient à mettre les choses au clair : non, l'Espagne n'est pas machiste !

"On a collé aux Espagnols une réputation de machistes, à tel point que le mot espagnol 'machismo' a fini par entrer dans l'anglais et d'autres langues étrangères. Quelle pauvre image de notre culture ! Il est pourtant établi que les femmes ne sont pas plus opprimées en Espagne que dans d'autres pays occidentaux. (...) On a par exemple récemment modifié la législation dans différents pays pour permettre aux femmes de conserver leur nom après le mariage : elles peuvent ainsi jouir d'un droit que les Espagnoles possèdent depuis toujours. [La décision de Zapatero] ne constitue en rien une étape radicale ou incompréhensible dans notre société." (Traduction Eurotopics)

PRAGUE - Hommage à Anna Politovskaia


Une rue Anna Politovskaia à Prague : c'est ce qu'une organisation humanitaire tchèque a proposé pour rendre hommage à la journaliste russe, assassinée en octobre 2006 à Moscou. Un hommage mais surtout une piqure de rappel vis-à-vis de la Russie pour le quotidien Lidove noviny (cité par Eurotopics) qui n'a toujours pas arrêté le coupable.

POLOGNE - Clichés audios


Un excellent panorama très complet et enrichissant sur la Pologne actuelle dans Et pourtant elle tourne sur France inter (diffusion mercredi 23 avril ). A réecouter ici.

lundi 21 avril 2008

FINLANDE - Les râleurs chantent en choeur

Une partition à la main, les choristes sont en cercle. Premières notes de piano. Inspiration....et "I want my money back, my job is like a cul-de-sac and the bus is too infrequent at 6.30. Why dont' they pay me more". Drôles de paroles pour un concept mêlant musique et problèmes du quotidien.

A l'origine de ce choeur un peu particulier, un couple de Finlandais, Oliver Kochta Kalleinen et Tellervo Kalleinen . Amusés par le terme "valituskuoro" (choeurs de lamentation), ce duo d'artistes décide d'en jouer. Destination Birmingham en 2005 où les plaintes sont recueillies auprès des habitants puis mises en musique. Le succès est immédiat. (voir vidéo)

Le couple ne s'arrête pas là : sur son site, il met en ligne les vidéos et donne les clefs pour créer son propre valituskuoro. Résultat : pas moins de 13 chorales se sont constituées dans les quatre coins du monde. Hambourg, Jerusalem, St Peterbourg....Avec à chaque nouvelle représentation, des nouveaux adeptes de cette catharsis géante.

Derniers convertis en date, les Français. Le 19 mars dernier, les "choraleurs" étaient réunis place St Sulpice en plein coeur de Paris. Pour ceux qui ont raté la performance en direct, on peut voir des vidéos de ces "choeurs de complaintes" à l'Institut finlandais de Paris jusqu'au 30 mai.

samedi 19 avril 2008

PRAGUE - Tchèque ou....pas tchèque ?


Radetzky von Radetz. Si vous allez à Prague en ce moment, mieux vaut ne pas prononcer ce nom. Car une "guerre" de positions dans le monde militaro-culturel fait rage dans la capitale tchèque autour de la statue de ce chef militaire austro hongrois.

Le tenant de l'affaire ? Des amoureux du patrimoine qui souhaitent que la statue du comte retrouve son emplacement d'origine sur la place Malostranke. Rendre hommage en quelque sorte à une figure tchèque.

Vous avez dit Tchèque? C'est là où le bât blesse. Car il semble quasi impossible de mettre les Tchèques-du moins ceux impliqués dans "l'affaire de la statue"- d'accord sur la nationalité du comte, d'ascendance tchèque mais né en Bohème.

Pour l'Union tchèque des légionnaires, il n'y aucun doute : "le comte n'était pas l'un des nôtres c'est un pur Autrichien". Une position appuyée par une association de défense de la liberté qui voit en la réinstallation de la statue une forme de réhabilitation de la dynastie des Habsbourg régnant sur la République Tchèque une grande partie du 19ème siècle.

Un discours absurde pour l'historien Frantisek Dvorak : les propos "sur notre esclavage [par les Habsbourg] relèvent de la rhétorique communiste. Les Autrichiens ont favorisé notre ouverture sur le monde et nous ont laissé notre culture : le baroque de Bohême'."

Alors Autrichien ou Tchèque ? Le débat n'est pas clos. Reste que l'Autriche ne se pose pas une telle question : La marche de Radetzky (à écouter ici) du compositeur Johann Strauss Père est jouée chaque année en clôture du Nouvel An à Vienne.

vendredi 18 avril 2008

ANGLETERRE- Les syndicats de métro apprécient peu l'humour anglais

Prenez un conducteur de métro londonnien. Si en un mois, trois usagers se suicident en se jetant sous ses roues, il remporte le pactole. A savoir une indemnité de licenciement équivalente à dix ans de salaire.

Le scénario de la comédie anglaise Three and out (sortie prochainement en France), inspiré d'une législation en vigueur, n'est pas du goût de tout le monde. En tout cas, pas celui des salariés de chemins de fer anglais. Plusieurs membres d'un syndicat de cheminots devraient perturber la première du film lundi prochain, en distribuant des tracts aux spectateurs de Leicester Square Odeon (grand cinéma londonnien).

Le syndicat des conducteurs de trains et de métros, Aslef, espère ainsi mettre les choses au clair en adressant un message : "nous espèrons que vous avez apprécié le film mais souvenez vous que pour les conducteurs de trains, les suicides d'usagers ne sont jamais droles ni évidents".

Un débat qui n'a en tout les cas pas perturbé la promotion du film. Les usagers du London Tube passent devant l'affiche de Three and out chaque matin en empruntant leur transport en commun.

(crédit photos : the independent)

lundi 14 avril 2008

ITALIE - Machisme politicien

Le machisme italien n'est pas un simple cliché. C'est une réalité quotidienne en politique. La campagne électorale qui vient de s'achever a été une nouvelle fois le théatre de phrases assassines et combats de coq.

"Cuisinez pour nos représentants et faites que la nourriture soir aussi bonne que possible". Le ton est donné. Tout sourire, Silvio Berlusconni vient de s'adresser à ses concitoyennes réunies en meeting. On est début avril. Soit moins d'un mois avant la tenue des éléctions qui devraient élire de nouveau El cavaliere au poste de premier ministre.

Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir. Miguel Mora du quotidien espagnol El Pais titre son papier "la politique sans les femmes". Le journaliste ne mâche pas ses mots : la campagne éléctorale italienne a illustré une nouvelle fois le machisme politicien. Il revient sur les perles sexistes du candidat de la droite italienne et regrette l'absence de toute mention du chomage des femmes qui fait pourtant de l'Italie le mauvais élève de l'Europe.

Dans la classe politique italienne dominée encore largement par les hommes (seulement 25% de candidates), on met l'accent sur le combat de coq que se livrent les leaders des principaux partis (Silvio Berlusconni et Walter Veltroni ). "Nos femmes sont plus belles que celles de la gauche" s'est vanté Silvio Berlusconni. "Les deux partis ont toujours été constitués par les hommes, qui nous utilisent seulement comme mannequins dans leurs vitrines", déplore Daniela Santanche, une candidate d'extrême droite. Preuve en est : la présence aux côtés du cavaliere d'Alessandre Mussolini la petite fille du Duce, accueillie lors d'un meeting par un triomphal et surprenant "femmes nous vous aimons".

De la politique bling bling à la sauce machiste qui reflète la société italienne contemporaine. A la télévision, les clichés sont omniprésents, reprenant sans complexe l'image de la mama italienne. Les programmes reproduisent tous le même schéma. 'La Pupa e il Secchione' (La belle et le bûcheur) fait se cotoyer un homme chargé de transmettre son savoir à une femme tout en essayant de la séduire.

A défaut d'avoir eu un scénario Ségolène Royal et Hillary Clinton, l'Italie aura dans quelques jours sa Laurence Parisot nationale avec Emma Marcegaglia une femme élue à la tête du patronat la confidunstria.